Sabine Meier : Portrait of a man

Après les 7 métamorphoses, série proposée en 2013 par Sabine Meier, la galerie présente Portrait of a man qui a fait l’objet d’une exposition au MuMa (Musée André Malraux du Havre) fin 2014 et qui doit voyager vers New-York en 2016 et Saint-Petersbourg en 2017.
Il s’agit d’une œuvre photographique constituée de trois parties : un ensemble de quatre-vingt-six photographies, un livre-catalogue et un diaporama de deux cent cinquante images.

La galerie propose une sélection de ce travail.

 

En 2011, Sabine Meier a effectué une résidence (« Regards croisés ») à New York qui devait devenir le théâtre de Portrait of a man (Rodion Romanovitch Raskonikov) inspiré du roman de Dostoïevski, Crime et Châtiment, que l’artiste transpose de Saint-Petersbourg à New-York puis au Havre.
A New York, Sabine travaille en extérieur avec trois modèles dont celui du personnage de Raskolnikov. Au Havre, elle travaille en intérieur, construisant un décor dans son atelier comme elle l’avait fait pour les 7 métamorphoses.

 

« Portrait of a man se structure comme une fiction, comme une vue « photographique » de l’esprit dont la visée est de dresser un portrait mental du héros.
Si l’on doit parler d’adaptation photographique, celle-ci n’est ni la restitution fidèle de la narration romanesque ni son illustration contemporaine : le roman est un matériau où j’ai puisé, en toute liberté, le substrat de mes photographies.
Crime et châtiment est en effet le récit d’une trajectoire, au sens propre comme au figuré, puisque le personnage central ne cesse de s’y déplacer, de changer de point de vue, d’objet et de distance de focalisation, tant psychiquement que physiquement. Et nous avec lui. C’est l’histoire d’un parcours mental, en partie incarné par un parcours dans l’espace urbain dont les diverses distorsions métaphorisent celles de son esprit. Le roman de Dostoïevski procède par conjonctions et disjonctions, continuité et rupture, dilatation et contraction, accélération et ralentissement. Il est construit sur une alternance de scènes d’intérieur et d’extérieur.
J’ai donc travaillé de deux manières différentes voire opposées afin de rendre compte des deux états contradictoires qui hantent le personnage principal. Pour la première période, j’ai essentiellement travaillé à l’extérieur, dans des conditions parfois difficiles : un travail en lumière naturelle, dans la rue, sans trépied, de manière très libre et légère, en accumulant les prises. Pour la seconde période, j’ai renoué avec mes habitudes de travail : en studio, sur une scène, en lumière artificielle, dans des décors réduits à leur simple signifiant (un mur, une porte, une fenêtre, un couloir, une chaise, etc.), dans lesquels sont inclues en trompe l’œil, d’autres vues préalables, tirées sur bâche, principe que j’avais déjà mis en œuvre dans la série Les Métamorphoses ».

 

Crime
Sabine Meier


 

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